Les Vingt-quatre Heures de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ

Les 24 heures de la Passion amère de Notre Seigneur Jésus-Christ, par Luisa Piccarreta, la petite fille de la Divine Volonté

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† Neuvième heure
de 1 à 2 h †

Jésus en route vers le grand prêtre Annas est poussé dans le ruisseau Cedron.

Préparation avant chaque heure

Jésus, mon bien-aimé ! Comment pourrais-je m'abandonner au sommeil quand je vois tout le monde T'abandonner et s'enfuir ! Parmi les disciples, même le fougueux Pierre, qui peu de temps auparavant déclarait vouloir donner sa vie pour Toi, même le disciple préféré que Tu as laissé reposer sur Ta poitrine avec tant d'amour lors de la dernière Cène, tous T'abandonnent et Te livrent en pâture à Tes cruels ennemis. Mon Jésus, tu es maintenant tout seul ! Tes yeux les plus purs regardent autour de Toi pour voir si au moins l'un de Tes préférés Te suivra pour Te montrer son amour et Te défendre. Mais depuis que Tu réalises que pas un seul ne T'est resté fidèle, Ton cœur saigne. L'abandon de la part de Tes fidèles Te cause une plus grande douleur que les mauvais traitements de la part de Tes ennemis. Laisse-moi pleurer avec toi sur ton sort ! Il me semble que Jésus veut me dire : "Mon enfant, pleurons sur tant d'âmes qui me sont consacrées et qui ne s'occupent plus de moi et me laissent tranquille quand aucune épreuve ou autre adversité ne vient les frapper ; sur d'autres âmes, craintives et lâches, qui m'abandonnent par manque de courage et de confiance ; sur d'innombrables âmes qui ne trouvent aucun avantage pour elles-mêmes dans les choses saintes et qui, par conséquent, ne s'intéressent pas à moi ; sur tant de prêtres qui prêchent, disent la messe, entendent les confessions uniquement par appât du gain ou pour une vaine gloire. Ils font croire aux autres qu'ils sont toujours préoccupés par moi, mais je suis généralement seul. Mon enfant, comme un tel abandon est difficile ! Non seulement mes yeux pleurent des larmes, mais mon cœur saigne aussi. Oh, je te supplie d'apaiser mon amère douleur en me promettant que tu ne me laisseras jamais seul."

Certes, mon Jésus, je te promets que je ne ferai plus qu'un avec ta volonté divine si tu m'accordes l'assistance de ta grâce. Mais pendant que Toi, mon Jésus, Tu te lamentes, Tes ennemis ne T'épargnent aucune des insultes qu'ils peuvent T'infliger. Attachés de telle sorte que Tu ne puisses pas faire un pas Toi-même, ils Te donnent des coups de pied et Te traînent sur des chemins caillouteux et accidentés. Tu ne peux pas faire un mouvement sans te heurter à des pierres ou te blesser. Mais en te traînant, je vois que tu laisses derrière toi des traces de ton précieux sang et les cheveux de ta tête, qu'ils arrachent. Ma vie et mon tout ! Permets-moi de les rassembler pour lier les pieds de ceux qui profitent de la nuit pour T'insulter encore plus, qui recherchent les mauvaises fréquentations, se livrent à des plaisirs douteux et commettent des vols qui dépouillent Dieu. Ô mon Jésus, je m'unis à Toi pour expier toutes ces offenses. Maintenant, Jésus, nous sommes arrivés au ruisseau Cedron. Tes ennemis s'apprêtent à t'y jeter. Ils te laissent y heurter un rocher avec une telle force que le sang jaillit de ta bouche et que tu laisses des traces sur le rocher.¹ Puis tes sbires te tirent dans l'eau boueuse et trouble pour qu'elle pénètre dans ta bouche et tes oreilles. Ô mon amour inaccessible ! Tu débordes et t'immerges dans ce flot sale, froid et dégoûtant. Par là, Tu me montres clairement l'état déplorable de ceux qui tombent dans le péché grave. Ô combien leur âme est couverte d'immondices, objet d'horreur pour le ciel et la terre. Ils attirent à eux les éclairs de la justice divine. Ô vie de ma vie, peut-il y avoir un plus grand amour que le Tien ? Afin d'enlever aux pécheurs le vêtement souillé du péché, Tu permets à Tes ennemis de Te pousser dans ce torrent. Tu souffres tout volontiers pour expier les sacrilèges et la froideur de ces âmes qui Te reçoivent de manière à voler Dieu et Te forcent à entrer dans leurs cœurs infâmes, qui Te dégoûtent. Jésus, Tu laisses les eaux Te pénétrer complètement, si bien que les sbires, craignant que Tu ne suffoques, Te retirent à nouveau du cours d'eau pour Te sauver d'un plus grand tourment. Ta simple vue est si horrible que même ces brutes hésitent à Te toucher.

Jésus, mon cœur a envie de s'arrêter quand je te vois, trempé et dégoulinant d'eau sale. Tu trembles de froid de la tête aux pieds, regardant autour de toi pour dire avec tes yeux ce que tu ne veux pas dire avec ta bouche. Tu cherches quelqu'un pour te sécher, te nettoyer de la saleté et te réchauffer, mais en vain. Personne ne fait preuve de compassion à ton égard. Les sbires se moquent de Toi et Te raillent, Tes disciples T'ont abandonné, Ta mère est loin parce que c'est la volonté du Père. Viens donc dans mes bras, ô Jésus ! Avec mes larmes, je veux te donner un bain, te laver, te nettoyer et remettre de l'ordre dans tes cheveux ébouriffés. Mon amour, je veux te serrer dans mon cœur, te réchauffer avec le feu de mon amour. Je veux verser sur Toi le baume parfumé de mes saints désirs, expier tous les torts qui t'ont été faits et donner ma vie avec la Tienne pour sauver toutes les âmes. Je T'offrirai mon cœur comme refuge pour Te donner un peu de rafraîchissement dans les souffrances que Tu as endurées jusqu'à présent. Ensuite, nous reprendrons ensemble le chemin de ta Passion.

Réflexions et pratiques

par St. Fr. Annibale Di Francia

En cette heure, Jésus s'est abandonné à la merci de ses ennemis, qui sont allés jusqu'à le jeter dans le torrent Cedron. Mais l'Humanité de Jésus les a tous regardés avec Amour, supportant tout par Amour pour eux.

Et nous, nous abandonnons-nous à la merci de la volonté de Dieu ?

Dans nos faiblesses et nos chutes, sommes-nous prêts à nous relever pour nous jeter dans les bras de Jésus ? Jésus tourmenté a été jeté dans le ruisseau Cedron, ressentant suffocation, nausée et répugnance. Et nous, avons-nous horreur de toute tache et de toute ombre de péché ? Sommes-nous prêts à abriter Jésus dans notre cœur, pour ne pas lui faire ressentir la nausée que d'autres âmes lui donnent avec le péché, et pour compenser la nausée que nous lui avons nous-mêmes donnée à maintes reprises ?

Mon Jésus tourmenté, ne m'épargne en rien, et fais de moi l'objet de tes buts divins et aimants !

¹ Jésus fut reconduit à Jérusalem depuis le mont des Oliviers, et le chemin menait sur l'un des ponts du ruisseau Cedron. Katharina Emmerich décrit le même événement dans ses scènes de la Passion par les mots suivants : "Avant même que le train n'atteigne le pont, j'ai vu Jésus tomber à terre à deux reprises tandis que les sbires tiraient sans pitié sur les cordes. Mais lorsqu'ils ont atteint le milieu du pont, ils ont exercé leur méchanceté sur lui avec encore plus de malice. Ils poussèrent le pauvre Jésus ligoté, qu'ils tenaient par les cordes, à plus d'une hauteur d'homme hors du pont, dans le ruisseau Cedron, en se moquant qu'il puisse y boire à satiété. Ce n'est que grâce à l'aide divine qu'il ne s'est pas blessé mortellement. Il est tombé à genoux, puis sur le visage. ... Les marques de ses genoux, de ses pieds, de ses coudes et de ses doigts se sont imprimées à l'endroit qu'il a touché et ont été adorées par la suite." Voir "L'amère passion de Notre Seigneur Jésus-Christ. Capture".

Sacrifice et action de grâce